Les habitants des environs n’avaient en
principe pas accès à la route longeant
le camp (aujourd’hui Jean-Dolidier-Weg).
Mais il y avait des exceptions. Certains
d’entre eux étaient autorisés à
l’emprun-
ter pour se rendre journellement à leur
travail. Le dimanche par contre, il semble
que l’accès ait été quelquefois plus large-
ment permis, si bien que la route du camp
était pour certains un but de promenade,
parfois au son des cloches de la chapelle
du camp.
Bien que tenu secret, le camp de concentration
n’était pas totalement isolé. Les habitants des
environs croisaient les colonnes de détenus et avaient
l’occasion de les observer pendant qu’ils
travaillaient, par exemple à la «Dove Elbe », un
bras de l’Elbe, ou au port fluvial de Zollenspieker. Des
brigades de chiens de la SS recherchaient dans les fermes et les
champs les détenus évadés. En semaine, certains
riverains empruntaient la route qui longeait le camp de
concentration de Neuengamme pour se rendre sur leur lieu de
travail. Souvent, le soir, au portail nord, des jeunes filles de la
région Vierlande venaient attendre des SS. De nombreuses
entreprises locales approvisionnaient le camp de concentration. Les
SS allaient manger dans les restaurants de la région. Une
entreprise de pompes funèbres de Bergedorf venait chercher les
cadavres. Plusieurs entreprises de la région faisaient
travailler des détenus, entre autres un négociant en
bois, un garage, une boulangerie, une quincaillerie.